- jettatore
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• 1817; mot it., de gettare (il malaugurio) « jeter (un mauvais sort) »♦ En Italie du Sud, Mauvais œil, envoyé par le jeteur de sort, le jettatore [ dʒetatɔre ] .⇒JETTATORE, subst. masc.Jeteur de sorts (notamment en Corse et Italie du Sud). Le berger corse Lazzaro passe pour jeter des sorts : les paysans le bannissent. Il menace, se défend; son accusateur Arrigo rentre chez lui, persuadé que le jettatore l'a ensorcelé, et il meurt de frayeur (DUMESNIL, Hist. théâtre lyr., 1953, p. 196).Prononc. et Orth. : [
(t)
]. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 268 proposent d'écrire : un jétatore et de normaliser le plur. des jétatores (v. des condottieres ou des condottieri). Les dict. notent le plur. ital. des jettatori (ROB., Lar. Lang. fr.). Étymol. et Hist. 1817 (STENDHAL, Rome, Naples et Flor., t. 2, p. 52). Empr. à l'ital. iettatore, forme méridionale correspondant à gettatore « celui qui jette », dér. de gettare de même orig. que jeter; la forme méridionale du verbe, iettare, s'étant aussi répandue en ital. mod. au sens spécial de « jeter un sort, un maléfice » (cf. BATT. t. 7). Bbg. QUEM. DDL t. 14.
jettatore [ʒɛtatɔʀ; dʒɛttatɔʀe] n. m.ÉTYM. 1817, Stendhal, cit. (publié 1826-1827); mot napolitain, « jeteur », de l'ital. gettare « jeter ».❖♦ Didact. ou littér. En Italie du Sud, Jeteur de sort, personne qui pratique la jettatura.0 — (…) on le dit un peu jetatore (sic). — Ah ! quelle mauvaise plaisanterie, dit le marquis pâlissant. Mais il fallait au moins m'avertir un moment plus tôt : je lui aurais jeté ma tasse de café à la figure.Il faut rompre la colonne d'air entre l'œil du jetatore et ce qu'il regarde. Un liquide jeté est très-propre à cet effet : un coup de fusil vaut encore mieux. C'est en qualité de jetatore qu'un serpent ou un crapaud regarde fixement un oiseau qui chante au haut d'un arbre, et de chute en chute le force à tomber dans sa gueule.Stendhal, Rome, Naples et Florence, 2 juil. 1817, p. 295.
Encyclopédie Universelle. 2012.